Pour se reposer un peu, si l'on veut, de nos obsessions kaleïdophoniques,
une chanson, une video... Quand Johnny Cash est vieux, sa voix a eu le
temps de se charger, de se briser et de se refaire... Ça s'approche très
très près du beau... (Avant il faut l'avouer, il m'ennuie... Ce n'est pas
Zappa,musicalement il en est loin, et politiquement loin aussi d'être
futé... Ce n'est pas non plus la poésie mélancolique de Léonard Cohen, la
générosité proteiforme de Ry Cooder, le génie d'arrangement de Tom
Waits... Bon : il chante dans les prisons... Mais il ne s'en prendra
jamais, comme l'autre génie farfelu, aux médiocrates, aux
télé-évangélistes, aux faux-culs bénis et militaristes tutti frutti de
l'amérique blanche : ce doit être pour cela qu'on l'hagiographise cash
maintenant, le Johnny, à travers films et livres...) Mais là... Le texan
s'efface, il prend l'accent... de l'universel... Aussi peu religieux que
je suis... Ce qu'une simple chanson est capable de dire, quand ça a vécu :
tout ce qui manque à nos "variétés", faut dire...