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30 septembre 2005
La page blanche
On peut toujours faire dans l'obscur, pour faire imaginer la
profondeur... Si ça se trouve l'obscur ça n'est que ça... Laisser le
soin à l'autre d'imaginer... Prendre la pose... Avec de la bonne
volonté, on peut finir par paraître profond... L'incompréhension
valorise... Mais quand même... L'autre jour, beau matin d'automne, avec
une lumière orange, chaude, dans l'air frais. Je me suis dit à moi même
(de façon réflexe, comme lorsqu'on dit, vous avez vu, fait beau temps,
mais alors là pour le coup si ça se trouve c'est vraiment profond, je
veux dire qu'il n'y a peut-etre que cette profondeur là qui existe,
épidermique, chaud, froid, beau et mauvais temps, tout le reste n'étant
qu'imaginaire iceberg enfloué) : "Finalement, le plus difficile à
peindre, c'est la lumière..." Je portais mon fils sur le dos. Il
entendit. Je le sentis un peu perplexe. Puis : - Mais non, Papa, quand
on peint, la lumière c'est la page blanche...
Retour à la
lumière donc.