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18 juin 2006

Le rêve comme marque de fabrique

Pensée d'une nuit de dimanche. Je ressens, comme beaucoup, la gêne de n'être pas, de ne pas peser sur le monde. Cela m'a amené quelques fois à des forfanteries, des fanfaronnades dont je rougis encore à la seule évocation. (Cela m'a également permis, passant de projet en projet, de partir de rien pour arriver à des souvenirs, ce qui n'est déjà pas si mal.) Mais à revenir sur sur mes pas, je m'aperçois combien la discrétion que j'avais toujours tenue pour une qualité, une élégance morale, s'accordait mal avec cette quête prenante de celui qui cherche à peser, à n'être pas sans conséquences, bref, à être. C'est ainsi que comme beaucoup je me nourris de rêves. De rêves éveillés (ceussent de la nuit sont si souvent oubliés) qui ne sont pas des lots de consolation, pas des techniques compensatoires, pas des réécritures a posteriori d'occasions passées, mais des futurs pluriels impossibles à contenir en une seule vie - des possibilités, comme après le thème exposé les variations des possibilités mélodiques explorées par le soliste de jazz. (Immédiatement, coq à l'âne de ma conscience, me vient à l'esprit ces nanoguitares inventées par des physiciens, instruments qu'aucune oreille humaine ne pourra jamais entendre puisque jouant dans des fréquences dix fois supérieures au 20000 ou 25000Hz fatidiques : ce n'est pas parce qu'on ne les entend pas qu'ils n'existent pas - comme les rêves ou les hommes ordinaires, après tout.)


Source :www.futura-sciences.com

Posté par Fernando Soares à 19:09
Edité le: 19 juin 2006 22:16
Catégorie: humeurs, poeting

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