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20 décembre 2006
Des amis à foisons...
Ça y est, j'ai cédé, d'une certaine façon céder, s'aider, je suis sur Myspace. Je m'étais inscrit il y a quelques temps déjà, et le marigot publicitaire m'avait rebuté. Et puis, depuis hier, j'y suis. Disons que je m'y suis baladé. Il y a un côté foire aux vanités, une dimension suréelle aussi dans ces relations de relations, dans ce principe des amis de mes amis. Ça, c'est amusant. Je me souviens d'une étude sociologico-mathematique, qui indiquait, calculs à l'appui, que nous étions tous, quelque position occupée, à quatre niveaux de relations possibles aussi proches aussi bien du président des Etats-Unis que du dernier paria des Indes : mis en pratique sur Myspace, cela en concretise presque ce fantasme pris de la même façon dans ce recueil de nouvelles dont je vous ai déjà parlé, écrit il y a quatre ans - où des relations de bistrot se racontant des histoires finissaient par se baptiser du nom d'un écrivain célèbre. Je m'étais amusé à décrire Proust sur les genoux de Montaigne, et Kafka faisant la gueule à Homère, ou Diderot tombant amoureux... J'ai croisé des "profils" dont les amis étaient Boris Vian, Brassens, Sartre ou Gombrovitz... J'ai lancé des invitations à certains d'entre eux... Et au même moment, je me suis arrêté : je ne connais personne qui puisse se vanter d'avoir 1528 amis, ou même 300. J'en ai eu pour ma part, qui ne suis pas le moins sociable du monde (pas le plus non plus c'est vrai) toujours moins de cinq. Six parfois, quand le coeur m'était gros. Des amis, je veux dire, des vrais amis. Des témoins de vie. Et quand certaines de ces relations ont cédé, cette fois cédé, je ne peux pas dire qu'elles furent remplacées. Chagrin d'amitié comme d'amour tout comme. Ça, Myspace ne le montrera jamais.