« octobre 2005 | Page principale | août 2005 »
02 septembre 2005
Vocabulite II
Suite de notre postille de juin.
J’aime écrire “&couter”.
J'aime écrire “péripathétique” et "sentimentalisateur".
Faire un verbe du mot “ange”. Exemple : “nous angions”, à la première personne
du pluriel de l’imparfait. (Dans tous les cas, les rapprocher de
l'angine. Ce qui justifierait leur silence.)
Quelques exemples
d'avalement aussi : pouvrir - pour “pour ouvrir”.
Plutôt
que fourmillante : fourmiliante.
Persécussions : pour le coté
percussif, et donc, plus loin, percécussions (entre perceur et percussif)
Le mortimiste (cf Calaferte) : le plus réaliste des pessimistes ?
Un
serpenteur : conducteur sur une route qui serpente. Arpenteur du destin.
La putanerie (comme "courtisanerie", tellement caractéristique de la société
française - occupation élevée au rang d’art).
Le
conservateurisme (plutôt que "conservatisme", sur le modèle
d'amateur/amateurisme - et à justifier de mauvaise foi en disant "sinon,
pourquoi pas amatisme ?") pour en faire ressortir les agents. Ou à la
rigueur le concert-va-t-isme (certes plus compliqué) pour faire entendre
les grandes orgues auxquelles nous sommes soumis depuis 20 ans.
Entre
subir et soumettre : soumissant - soumir - subêtre
Plutôt que
ennuité : ennuissé.
Différentes formes de liaison encore :
les volets grantouverts, la porte grandouverte.
Et pour les enfants :
l’ourse oursonne - la jument pouline - la chatte chatonne - la poule
poussine - et toute la lexicogénèse naïve des pervers polymorphes.
Ronifler (entre renifler et ronfler).
Le Tacalogue (faire bien sonner le
"tas").
L'étonnance.
Il serait plus simple d'écrire
"Moua" en parlant de soua (Ah ! cet accent d'importance dans la dernière
lettre !). Les psychologues pourraient alors parler des "mouages", c'est
à dire des rouages du Moua.
Je suis presque sûr que remplacer
"employabilité" par "Employure" (comme pliure) serait faire oeuvre
politique salutaire.
Parler des oblications (se pencher sur le coup
des obligations).
Retour au "douloir" (couloir, douleur et file
d'attente)...
Et dans tous les cas, éjecter du dictionnaire le langage des faux spécialistes - souvent anglicisme de classe dominante : dangerosité, sucrosité... etc. En tenir un index interactif pour mieux se marrer.
(A suivre...)
05 septembre 2005
La caverne des Idées
Joli titre du roman de José Carlos Somoza, qui va me servir ici (d'ailleurs, juste pour le titre). La maigre tentative de fausse polémique entre mes avatars (voir les post du 21 et 22/08) m'a un temps semblé pointer les limites des "Blogs" : tout se passe comme si j'avais voulu croire que les Montaigne de notre époque s'étaient emparé de l'outil; or, le vrai paradigme des lieux n'est pas le journal, ou l'essai littéraire, mais le fil d'information de l'agence de presse : et sur une page, les entrées s'ordonnent "logiquement" en ordre inversement chronologique de façon à ce que l'on puisse lire très vite le nouvel "article".C'est assez significatif de notre traitement moderne de la mémoire, qui se sépare de son classique format de témoignage littéraire : l'actualité, qui n'est jamais qu'un reste, une conséquence, même accidentelle, aléatoire - nous reparlerons bientôt des fractales - un effet même aléatoire de causes passées vient se présenter au regard comme une fleur coupée dans son vase. Cela donne son effet décoratif au monde, et il faudra sans doute en revenir pour ré-espérer (ré-espirer pour nos vocabulites) un peu plus. (Pour ma part, j'ai voulu croire que "générer les entrées les plus anciennes en premier " dans les pages des archives - une simple case à cocher dans les préférences du programme - pourrait pallier cet effet pervers; mais outre qu'on s'en fout, la navigation aléatoire dans le calendrier permet à chacun de se débarrasser de tout intimation chronologique).

Il y a cependant dans cette dys-narration sommaire (qu'on a retrouvée récemment plusieurs fois au cinéma, films construits "à l'envers", l'esprit de l'époque peut-être) quelque chose d'intéressant : une image... comme lorsqu'on regarde le ciel, l'actualité déconstruite, simultanée pour notre regard, d'étoiles plus ou moins lointaines - plus ou moins "passées"...
08 septembre 2005
La luciole
Avant de passer à la réalisation sonore en feuilleton dans la zone podcast (enfin bientôt, quand nous en aurons le temps) un petit aperçu au format pdf du livret de la dramatique radio achetée un jour par France-Culture et pour l'heure à ma connaissance non réalisée... Vous en trouverez le lien dans la partie "les bonus du blog", là, juste à côté... ou en cliquant sur cette couverture... (Attention, pour 1 Mo environ...)
09 septembre 2005
Bientôt l'automne...
(Reprise de l'article du
26 mai dernier, pour le tenir bien au chaud dans la page)
Bientôt
les concerts de l'Homme ordinaire (tous les jeudi des mois d'octobre et
novembre 2005, au "Connétable", 55 rue des Archives, à 21h à Paris) -
alors vite une image pour rappeler ce que c'est : des chansons, Patrick
Fournier (accordéon), Alexis Drossos (saxs), François Pierron
(contrebasse), François Lozet (voix), Philippe Sirop (batterie)...
(vous pouvez mixer cette séquence avec la musique d'intro, si vous voulez)
Disons que c'est le personnel de départ - mais le jeu des disponibilités a
commencé : et il est vraisemblable que François (Pierron) se voit
remplacé sur l'ensemble des dates, que Philippe (Sirop) soit remplacé en
octobre, tandis que Patrick (Fournier) ne puisse tenir son rôle le
premier jour et deux jeudi de novembre... Finalement, de quoi faire de
nouvelles rencontres... Je vous garantis des surprises...La Lozt Team
non ?... De quoi se tenir au courant, quoi qu'il en soit...
Pour l'audio, suivez l'Homme qui marche... ou abonnez vous au podcast...
12 septembre 2005
Vocabulite III
Et retrouvons nos expérimentations orthographiques.
Nos animots
donc.
Les bavaricieux : sur le modèle "avare/avaricieux" - ex : "je
hais les bavards et les bavaricieux".
Ré-espirer - ou tout autre
concaténation entre espérer et respirer. La respirance (respirer
d'espérance, par exemple).
S'issuer - pour s'en sortir.
Sur
le modèle, toute formation possible de verbes pronominaux auquel
adjoindre un C.O.D : se vérifier la tendresse, s'examiner le souvenir
etc...
Auberge de Genesse - ou jeunèse, plus simplement.
Les
rend-coeurs, ou ranceurs même - pour rancoeurs un peu rances.
A-qui-va-l'amant : equivalemment, c'est-à-dire, on s'en fout.
Le
moutonnièrisme, les moutonniéristes (que l'on appliquera indifféremment
dans les domaines esthétiques et politiques).
Ai-je déjà dit :
éthiquablement (entre Ethique et étiquette ?)
Quelques
protraits - pour portraits (mais pour certains, seulement, vraiment, pas
toujours : différen-scier !)
Plus tars : sans aucune
justification.
Et puis, d'après la Petite cosmogonie portative
de Queneau, retenir : eggsistence (pour la vie en coquille), ou aiguesistence
(pour la vie dans l'eau) : e.g sistance, c'est exactement ça. De
révérences en références, ou déférences. Les dévérences, donc.
(A suivre...)
13 septembre 2005
Deux nouveaux widgets...
Les tourbillons gardent toujours un oeil ouvert : une zone de calme...
très vite terrifiante... Souvent à s'y retrouver vient l'idée qu'on
s'agite pour rien... le reste du temps... Mais une fois dit, faut
s'occuper... Alors, ce serait un peu comme mes activités pour mercredi
après-midi pluvieux, ou les coloriages d'un enfant... Une façon donc de
colorier l'ennui en s'occupant de nouveau à ne rien faire : deux
nouveaux gadgets pour
lire nos blogs - et podcasts audio - finis hier soir, pour le plaisir de
perdre son temps...
Bon anniversaire à l'Homme Ordinaire aujourd'hui, qui vient de dépasser ses
quarante ans...
Monsieur Vous Trouverez Mon Jardin Sur Une Nouvelle Planète...
Voilà le type de phrase que j'adore : méthode mnémotechnique qui permet de se souvenir du nom et de l'ordre des planètes dans le système solaire - de la plus proche à la plus lointaine du soleil - l'initiale de chaque mot étant l'initiale de - donc ici - de Mercure, Venus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton... J'en connaissais une autre, avec un nageur tout mouillé, que j'ai complètement oubliée, et là, l'ordre et le nom des planètes est incapable de m'aider... Le hic, c'est que le candidat provisoire au titre de dixième planète, découvert au cours de l'été, est pour l'instant un simple matricule : 2003-UB313... S'arracher les cheveux pour pouvoir finir la phrase ? Ou se contenter de 2003 points de suspension...
14 septembre 2005
L'Impromptu...
Pour suivre le jeu des initiales.Une nouvelle de quinze pages - écrite
il y a trois ans. Le style légèrement archaïque est dû au fait qu'elle
fut écrite par un personnage de roman dont le surnom de Café était Denis
Diderot. L'Impromptu de D.D ça s'appelle. Forcément. (La série de
nouvelles se voulait le pendant littéraire des chansons de l'Homme
Ordinaire.) Si vous vous volez un instant pour la lire, il suffit
maintenant de cliquer sur sa couverture... (568k, ça va encore)...
15 septembre 2005
Maison de confiance
Suite de notre campagne d'autopromotion pour le pique-nique de l'Homme Ordinaire au Connétable - avec l'illustration de base envisagée pour le mailing, illustration dont nous suivrons ici les déformations progressives jusqu'à l'apparition du mot "chanson" (et la disparition du mot "travail" ?) :
(Merci Margot !)
19 septembre 2005
Vocabulite IV
(Nota : ces articles seraient
plutôt à lire dans leur chronologie - en cliquant
ici, ou dans "à retenir", ou dans leur rubrique de catégorie...)
Jusqu'à épousement des stocks.
Les fragmants - pour ce qu'il
reste des histoires d'amours.
Un mouche-tique - sans commentaires.
Le drenier étage - même quand il ne s'agit pas d'un grenier.
Etlrst - c.a.d "et le reste", pour emplacer "etcaetera
" devenu inutile depuis que les messes ne sont plus en latin (tiré de Rétif
de la Bretonne, qui l'utilise abondamment).
La modernification -
juste pour rire, certains étant capables de l'utiliser.
Rapidment. Lenteument.
Retrouver l'avenir dans l'avenue : avenur ?
Retirer le chemin de la cheminée : chminée ?
(Assuivre, donc...)
20 septembre 2005
Dazai Osamu, l'air libre...
C'est ainsi, je n'avais jamais fait attention à la multiplicité de sens
de l'expression... "l'air libre"... tout à l'heure, en sortant du métro,
retour à l'air libre... Avais-je vraiment l'air... etc... Ou n'avais-je
que ça... l'air libre... J'ai pensé un temps à la possibilité d'une
chanson... découragé à l'avance... J'ai préféré prendre un café (au
comptoir)... Penser que si toutes les courses du monde ne mettaient
jamais aux prises que deux concurrents, le premier ne serait jamais plus
qu'avant-dernier (ce qui n'est pas très glorieux) et qu'on en finirait
alors avec l'esprit de compétition... Babils, babioles habituels... Mais
tout commence par le langage, chez les animaux du symbole que nous
sommes - et je ne comprends pas pourquoi les partis politiques un peu
responsables ne mettent pas en place des cellules de réflexion sur le
vocabulaire : celui, utilisé à dessein, des compétitions sportives
s'adaptant aux combats politiques - Untel s'est qualifié pour le second
tour, n'atteindra pas la finale etc - qui évacue les idées ; ou celui,
généralisé, de certains journalistes, empruntant au marchand ou chef
d'entreprise son jargon à emballer les gogos... Un catalogue des clichés
débilitant la pensée... Je ne m'y lancerai pas non plus : alors quoi ?
S'il faut se remettre à écrire, mettre en exergue la phrase - superbe -
de
Dazai Osamu dans les "Cent vues du mont Fuji" : faire le choix de la
simplicité - et donc de la brieveté limpide - et retranscrire ses
impressions telles qu'elles - sans trop vouloir les dire...
Magopinaciophiles
Je viens de l'apprendre, les magopinaciophiles ont leur
site - et c'est très drôle. Les magopinaciophiles ? Ce sont les
collectionneurs de tracts et flyers de marabout.Cela a donné des idées.
Avec un peu d'opiniatreté, vous pourrez trouver le
lien qui vous permet d'en générer un automatiquement vous même (un second
générateur permet de créer un tract aléatoire à connotations politiques,
c'est également à voir...) Et cela nous donne ici :
Ainsi, comme le disait Fernando ce matin, tout est vocabulaire (cartes de
crédit exceptées)...
23 septembre 2005
Maison de confiance II
Suite des déformations de la publicité de début du siècle dernier (voir l'article du 15/09) en vu des invitations aux concerts de l'Homme Ordinaire au Connétable... Il manque
encore quelque chose...
24 septembre 2005
La création du désir
C'est une histoire de patates. Quand Parmentier revint avec ses
tubercules, pas un paysan n'en voulut. On connaît pas, méfiance. Poison
du peuple. Alors, il fit planter un champ, et il posta des gardes tout
autour. Ce que chacun ignorait, c'est que ces "gardes" avaient reçu
ordre de fermer les yeux sur les voleurs. En deux mois il exista
j'imagine un trafic de pommes de terre. Leur interdiction supposée leur
avait donné du prix - comme, dit-on, la rareté fait le prix des choses.
Sauf que je ne sais pas comment interdire les concerts de l'homme ordinaire...
(en n'en parlant plus ?)
Vocabulite V
(Nota : ces articles seraient plutôt à lire dans leur chronologie - en cliquant ici, ou dans "à retenir", ou dans leur rubrique de catégorie...)
Toujours cette articulation du sens au son.
Notre langue de volière.
C'est vraiment curilleux.
Continuons.
La compététévité (remplaçant
compétitivité, la compet est évitée).
Le ravenir
- pour formuler en un seul mot l'éternel retour.
Operera - pour
opéra, pour faire sonner oeuvre, opus, opération, mais surtout
l'interprétation qui de chaque oeuvre musicale reste toujours
nécessaire, reste toujours un devenir. Ex : hier soir, je suis allé à
l'operera.
Vobra - pour bravo, en verlan, vos bras donc.
Solisitude (entre solitude et sollicitude, il n'y a qu'un si...)
Les
marcoeurs de gène éthique : type de transformation à éviter. Les animots
ne sont pas uniquement des jeux de mots.
(Assuivre toujours...)
25 septembre 2005
N.F.F.N.S.N.C
Vous vouliez jouer sur les initiales ? N.F.F.N.S.N.C ? Les tentatives
d'un bègue à dire S.N.C.F ? Non. Quoiqu'à chaque fois maintenant
forcément j'y pense... "Non Fui, Fui, Non Sum, Non Curo
" - rapidement noté N.F.F.N.S.N.C - c'était inscrit sur quelques cippes
de cimetière, à Rome, pour certains sceptiques ou hérétiques à la notion
d'âme... "Je n'étais pas, j'ai été, je ne suis plus, et je m'en fous"...
En résumé adapté traduit grosso modo... Une inscription joyeuse en
somme... Pas de revenants lamentables à apaiser... Pas de tragédie du
cycle... Pas de mécanique à malheur et de deuils à refourguer... Ce qui
n'est plus n'a plus conscience d'être... Au rebours du langage... Il y a
quatre ans, toujours dans ce recueil de nouvelles, il y avait celle-ci
dont le titre avait été emprunté à une phrase de Gombrovitch dans son
journal "Rien, rien au-dessus de ma tête, à part cette infinité
qui galope. " Cette-fois ci, dans ce café-là, L'Espérance, ce
n'était plus un faux Diderot qui s'y collait (voir
l'article du 14/09), mais un prétendu Kafka - un exercice de style, un
faux polar, résolu par un coup de dés, autour d'un canard chieur qui
manque, d'un deuil qu'on se refile comme un furet - d'un automatisme des
êtres et de l'amour... "Rien d'autre rien"... Pour le lire, le rien,
c'est toujours aussi simple, cliquez sur sa couverture, et la
nouveulette cherera...
28 septembre 2005
Maison de confiance 3
Finalement, l'idée de "
chanson-haute-couture-à-l'ancienne" destinée au mailing a été
abandonnée (aujourd'hui vec not epoc prêt-à-porter comprenez bla-bla-bla
etlrst...)... On reprend l'animation qui nous sert de refrain sur le
site... Reste à savoir si un courrier en HTML embarquera toutes les
informations, et sera lu par tout le monde... On essaie ?
30 septembre 2005
La page blanche
On peut toujours faire dans l'obscur, pour faire imaginer la
profondeur... Si ça se trouve l'obscur ça n'est que ça... Laisser le
soin à l'autre d'imaginer... Prendre la pose... Avec de la bonne
volonté, on peut finir par paraître profond... L'incompréhension
valorise... Mais quand même... L'autre jour, beau matin d'automne, avec
une lumière orange, chaude, dans l'air frais. Je me suis dit à moi même
(de façon réflexe, comme lorsqu'on dit, vous avez vu, fait beau temps,
mais alors là pour le coup si ça se trouve c'est vraiment profond, je
veux dire qu'il n'y a peut-etre que cette profondeur là qui existe,
épidermique, chaud, froid, beau et mauvais temps, tout le reste n'étant
qu'imaginaire iceberg enfloué) : "Finalement, le plus difficile à
peindre, c'est la lumière..." Je portais mon fils sur le dos. Il
entendit. Je le sentis un peu perplexe. Puis : - Mais non, Papa, quand
on peint, la lumière c'est la page blanche...
Retour à la
lumière donc.